Comment mieux lutter contre le racisme dans la société et dans l’Eglise ? Les pistes proposées par Josiane Ngongang, prédicatrice protestante.

Formatrice, prédicatrice protestante (EPUdF), Josiane Ngongang maîtrise avec bienveillance et patience l’art délicat de l’exhortation pédagogique. Invitée en juin 2023 par l’Eglise La Bonne Nouvelle de La Roche-sur-Yon, elle a délivré un enseignement interactif sur l’enjeu du racisme.

Dans une série de cinq vidéos passionnantes postées sur YouTube à la suite de ces interventions, elle nous convie à une réflexion salutaire sur l’enjeu concret et éthique posé par le racisme dans les Eglises.

Dans ce cinquième et dernier épisode, Josiane Ngongang nous encourage à « faire un pas de plus pour la justice raciale ».

On parle beaucoup de justice sociale, et à juste titre. Mais il existe aussi, à l’intérieur des enjeux posés, des questions plus spécifiques, liées aux discriminations en raison de l’origine. A statut socio-économique égal, à diplôme égal, quand certaines personnes continuent à ne pas toujours bénéficier des mêmes chances en raison de leur couleur de peau, la question spécifique de la justice raciale se pose.

Œuvrer pour cette justice raciale, c’est effectuer le travail nécessaire afin que le racisme, source de discriminations, recule.

Quatre axes en faveur de la justice raciale

Au terme de ses enseignements, après voir clairement posé les termes du débat, illustrés par de nombreuses données vérifiables, Josiane Ngongang insiste sur le fait que personne n’est a priori responsable du passé, mais qu’en revanche, nous sommes acteurs du présent. Elle propose alors de s’impliquer sur quatre axes en faveur de la justice raciale.

S’engager par l’écoute, s’engager par la prière et la démarche de guérison, s’engager par la sensibilisation, et s’engager par l’action sociale. Les systèmes oppressifs jouent beaucoup sur la peur des gens, mais Josiane Ngongang rappelle ces paroles attribuées à Jésus-Christ : « n’ayez pas peur ». S’inspirant d’un idéal chrétien qui valorise un Jésus non-conformiste, qui vient sortir les gens des cases dans lesquelles la société les a mis, Josiane Ngongang interroge son auditoire, et, au-delà, toutes les Églises de France : qu’ai-je déjà mis en place pour agir ? Que voudrais-je développer ?

Un rôle à jouer pour les institutions protestantes

« On peut tous faire un petit pas de plus », conclue-t-elle. La série d’enseignements délivrée par Josiane Ngongang vient d’autant plus à son heure que les institutions protestantes faîtières comme la Fédération protestante de France et le Conseil national des Évangéliques de France peinent encore à mieux répartir l’autorité et la parole publique à partir de la diversité réelle de la population protestante de France en 2024. On pourrait faire le même constat pour les unions d’Églises (EpudF, FEEBF etc).

Alors que les nouveaux médias numériques et les réseaux sociaux, eux, ont en large partie rattrapé le retard de représentativité et de diversité hérité du XXe siècle, l’enjeu de la justice raciale, y compris dans les Églises, n’est plus un épiphénomène.

Au sein de la « nouvelle France protestante », la demande de réflexion et de guérison collective est forte. Que Josiane Ngongang, ainsi que l’Église de La Roche sur Yon qui l’a invitée sur ce thème en 2023, soit remerciée d’avoir si pertinemment posé le débat. La conversation continue !

Luttons contre le racisme dans la société et dans l’Eglise.
Session 5 : Faire un pas de plus, m’engager dans la justice raciale – Vidéo du 17 juin 2023